Don Quichotte de Cervantes
2022
Festival de Gavarnie
Festival de Gavarnie - Edition 2019 - Don Quichotte de Cervantes
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 UN VOYAGE DANS L'OEUVRE DE SHAKESPEARE MÊLANT THEÂTRE ET DANSE

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Devenue mythique, l’histoire tragique du couple Roméo et Juliette, qui s’inscrit dans la lignée d’autres couples funestes déjà célèbres comme Pyrame et Thisbé, Héro et Léandre ou Orphée et Eurydice, hante l’inconscient collectif depuis plusieurs siècles. Shakespeare a rendu célèbre le destin de ces deux amants « nés sous des étoiles contraires », parce qu’il a su donner vie et sensibilité à des figures qui incarnent une passion condamnée d’avance par la haine qui sépare leurs familles respectives.

 

BROCHURE DU FESTIVAL

AFFICHE ROMEO JULIETTE FESTIVAL DE GAVARNIE 2022 

 


Note d'intention

Où aller pour s’extraire de la réalité ? Quel espace investir pour rêver ? Quel lieu de l’imaginaire pouvons-nous encore construire aujourd’hui ? L’art et la nature semblent nous inviter à la contemplation et au voyage, dans un monde en proie à de profondes turbulences : la rencontre de la nature, de la grandeur d’un paysage et d’une œuvre comme rempart aux folies du monde contemporain. C’est la quête d’un paradis perdu qui amène la metteure en scène et chorégraphe Corinne Mathou à investir le plateau de la Courade et à plonger dans l’œuvre de Roméo et Juliette.

L’œuvre shakespearienne et le Cirque de Gavarnie sont ici un prétexte pour rendre compte d’une quête d’absolue qui habite l’artiste et qui jalonne tout son travail. Recherche de la beauté pour raconter le monde et ses tragédies. Ainsi, la majesté du site de Gavarnie devient la Vérone imaginaire ou deux amants s’aiment parce que cela est interdit, impensable, contraire à l’ordre familial et social. Pour reprendre Preljocaj, « deux êtres s’aiment au nom de l’impossible, lancés dans une fulgurante course à l’abîme qui se moque des obstacles, des conventions ». Une célébration à la vie, un hommage à l’incongruité d’aimer dans un contexte d’affrontement et d’effondrement.

 

Affrontement familial, de classes, d’appartenance à des clans, des cartels, des religions et des territoires différents. Effondrement intime, sociétal et environnemental, effondrement d’un monde qui n’a plus de sens. Il y a un Roméo et une Juliette dans toutes les couches de la société et ordres institués. Corinne Mathou propose une mise en scène contemporaine aux accents électroniques et baroques mêlant le théâtre et la danse. Empruntant au hip hop et aux arts indiens, elle place le corps de ses personnages au centre des conflits et des désirs et offre des images brutes où la chair habite et structure l’espace. Il s’agit ici de traiter ce mythe dans sa dimension intemporelle tout en questionnant notre rapport à l’amour, aux relations hommes/femmes, à la fête et à cette quête d’absolu et de perdition propre à l’adolescence.

A travers cette pièce, la metteure en scène s’interroge sur le désœuvrement de la jeunesse d’aujourd’hui mais aussi sur sa capacité à désarmer le monde des adultes, à faire surgir un élan violent de joie, d’insolence et de subversion dans un monde qui s’écroule. Et pourquoi ne pas aussi renverser les rôles ? Questionner notre rapport au genre ? Faire de Juliette un véritable garçon manqué, sensuelle et sauvage, qui résiste aux codes sociaux que lui attribue son sexe et son temps ? Faire de Benvolio une femme surnommée Ben, qui aimerait tant les garçons que les filles ? De Mercutio un être androgyne qui se joue des règles ? Cette mise en scène de l’œuvre de Shakespeare propose d’en faire une lecture ouverte qui traite de notre rapport au genre et à la violence. Elle souhaite également parler de l’affrontement social entre deux systèmes antinomiques : le monde des puissants et celui des indigents, précaires et désorientés.

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DEMARCHE ARTISTIQUE
 
 
Le Monde entier est un théâtre,
Et tous, hommes et femmes, n’y sont que des acteurs,
Ils ont, leurs entrées et leurssorties,
Et chacun dans sa vie a plusieurs rôles à jouer.
William Shakespeare, in Comme il vous Plaira
 

Ici la danse se mêle, s’entremêle et se démêle avec le théâtre et la musique. Elle met l’accent sur les puissances intérieures pour mettre en lumière toute la fulgurance de l’œuvre de Shakespeare. Alliée à la magnificence du site de Gavarnie, il s’agit d’offrir au public une véritable expérience physique et sensorielle. Transporter le spectateur ailleurs, l’inviter à une expérience collective et sensible en le conviant à repenser sa place.

 

POUR UN THEATRE PHYSIQUE

 

Fortement imprégnée des arts de la scène en Inde, l'univers de Corinne tend à décloisonner les disciplines. Il mêle le théâtre, la danse et la musique. Son approche propose une appréhension physique des œuvres où l’incarnation, le corps et les sensations en sont le socle. La metteure en scène et chorégraphe veut rendre compte des perceptions et des sensations sous-jacentes au texte et aux situations. Comment rendre visible les zones d'ombres des personnages ? Comment dire ce qui se noue et se dénoue entre les lignes ? Pour reprendre Gisèle Vienne, qu'est-ce qui se joue au-delà des mots, par delà les mots, dans les silences, dans les corps, la chair, le souffle, les entrailles ? Que raconte le corps que la voix ne peut pas dire ?
Marquée par la force des pièces d'Hofesh Shechter, Ohad Naharin ou encore La Horde, Corinne Mathou cherche dans ses travaux de création une dimension organique:  « ce que je recherche dans l’écriture chorégraphique, c’est ce qui se tapi derrière un mouvement; faire surgir l’intime et les émotions brutes. Ces sensations, perceptions et émotions qui donnent, au-delà d'une technique et d'un savoir-faire, le véritable sens de la danse ». Dans cette interprétation de Roméo et Juliette, Corinne Mathou assistée de Thomas Vo Van Tao, souhaitent rendre compte des forces telluriques et de la violence qui habitent les personnages de l'œuvre de Shakespeare. Par une mise en jeu totale des corps et une esthétique brute raconter le désir et sa fulgurance, l’affrontement et l’effondrement.
Le corps se fera l'expression de la violence d'exister. La danse, au croisement de différents genres s'est imposée pour libérer les énergies sauvages. Montrer la puissance de vivre par des chœurs qui donnent à voir des individus perdus et éclatés, en quête d'absolu mais, avant tout, ayant une furieuse envie de vivre. Faire corps pour refuser les injonctions sociales et familiales. Faire corps pour célébrer l'amour et la vie. Pour Corinne: « les danses urbaines et indiennes ont cela en commun qu’elles sont fondées sur la puissance de l’expression des émotions et c’est cela qui m’intéresse au théâtre ».
 
 
DRAMATURGIE ET ​​CRÉATION MUSICALE
 
 
ECOUTER LES EXTRAITS SON : 
 
 
Au cours d'un premier travail d'auditions, la metteure en scène s'est attachée à extraire l'essence de la pièce : « quand je pensais à Roméo et Juliette, je me suis rendu compte qu'il ne me parvenait que des images, des sensations, des ambiances sonores, des fragments de textes et de poèmes, altérant ainsi la narration classique. J'ai construit la mise en scène en travaillant des moments différents de la pièce, dans le désordre. Lâcher prise, ne pas chercher une cohérence linéaire, mais trouver le sens de l'œuvre dans l'éclatement du texte et des corps. Accepter de construire par improvisations, par bribes. Insérer dans le texte des sonnets de Shakespeare, mettre en musique des poèmes d'amour pour renforcer cette question du désir absolu ; tendre vers un ailleurs, un autre possible ».
L’adaptation que propose Corinne Mathou mêle des parties réécrites en plateau et le texte classique de Shakespeare. Elle s'appuie sur différentes traductions de l'œuvre dont celle de Victor Hugo, Yves Bonnefoy et Jean-Michel Déprats. Bien qu'elle respecte le déroulement de l'action, certaines scènes ont été coupées, d'autres ont été réécrites à partir d'improvisations collectives afin de leur donner une dimension plus contemporaine. L’insertion de sonnets de Shakespeare et de poèmes de Louise Labbé ou encore Sapho ont été mis en musique dans un soucis d’étirer la narration et d’offrir des temps poétiques, notamment pour le duo entre Juliette et Roméo.
 
Sous la direction d'Annoie Anne Roy, la construction musicale et sonore de la pièce s'est également construite par improvisations en alternant des temps de compositions avec les musiciens et des temps de créations avec les comédiens-danseurs. La musique est un élément fondamental dans le travail de création de Corinne, l'utilisation qu'en fait la metteure en scène ici veut, tour à tour, accentuer l’action dramatique, créer une atmosphère et offrir une expérience métaphysique au spectateur : « je voulais que le public soit emporté ailleurs. La voix magnifique et puissante d’Annoïe Anne Roy me rappelait celle de Marie Boine ou Lisa Gerrard. Influencée par la Dark wave néoclassique, le Art Rock et le baroque, la palette vocale et la créativité sonore d’Annoïe en font une artiste singulière. Fortement inspirée de Portishead, et Björk, sa capacité à improviser, à changer de registre et à chanter dans une langue inventée ont permis de mettre en relief les états intérieurs des personnages. Sa voix, associée à celle de Yoan Piovoso et à ses mélodies et rythmiques électroniques, renforcent toute la violence et la sensualité de l’œuvre de Shakespeare ». Les musiciens font partie intégrante de la pièce, ils en sont aussi les arbitres et les acteurs, offrant ainsi une interprétation contemporaine de la place du chœur dans l’œuvre de Shakespeare. 
 
UN THEATRE SOCIAL ET SOLIDAIRE
 
La crise sanitaire que nous venons de traverser nous a fait prendre conscience de la futilité de certains de nos prétendus besoins. La consommation effrénée d'articles de mode encouragée par les grandes enseignes de fast fashion en est certainement un. Corinne Mathou et Thomas Vo Van Tao collaborent depuis plusieurs années et réfléchissent à la manière d’intégrer le geste artistique dans une démarche durable et responsable : « la démarche que nous avons donc décidé d'adopter s'inscrit résolument dans le concept d’upcycling, c’est-à-dire la réutilisation et la transformation d’articles de seconde main ou de fripe. Les costumes ne connaissent bien souvent qu’une seule vie et sont condamnés à être remisés puis oubliés. Nous souhaitons à tout prix éviter cela afin de ne pas générer plus de cette matière oubliée et destinée à devenir à terme du déchet. Nous prenons le parti d’utiliser la matière déjà disponible et conforme à l’esthétique que nous souhaitons donner à nos pièces ». Résolument contemporaine et urbaine, l’esthétique de Roméo et Juliette n’oublie néanmoins pas la période élisabéthaine de Shakespeare.
La palette que propose Thomas Vo Van Tao va du fluo pop des survêtements des années 80 à l’élégante sobriété des beiges, blancs et noirs du vestiaire formel. L’Angleterre du XVIè siècle s’y invite par touche : une collerette accessoirise une trench coat, un corset rehausse la modernité du jean etc. L’esthétique joue avec les codes du gothique sans jamais s’y laisser emprisonner et laisse le spectateur libre d’y apposer les qualificatifs qu’il souhaite.

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Le Cirque de Gavarnie, un décor brut

 

Au milieu des courbes capricieuses des montagnes, hérissées d’angles obtus et d’angles aigus, apparaissent brusquement des lignes droites, simples, calmes, horizontales et verticales, parallèles ou se coupant à angles droits, et combinées de telle sorte que de leur ensemble résulte la figure éclatante, réelle, pénétrée d’azur et de soleil d’un objet impossible et extraordinaire. Est-ce une montagne ?

Espace d’évasion, zone de non contrôle, temple de l’imaginaire, le Cirque de Gavarnie est un lieu suspendu dans un espace-temps autre. Quoi de plus naturel que de représenter l’histoire d’un affrontement entre deux familles dans un lieu issu de l’affrontement entre deux plaques tectoniques, celle de l’Europe et de l’Ibérie ? Représenter les ébranlements d’un couple d’amoureux dans un espace qui s’est érigé en grande muraille à la suite de multiples secousses. Faire une création artistique à ciel ouvert impose de prendre en compte le monde tel qu’il se donne d’emblée. Faire avec ce qui existe. Tout simplement s’arrêter et regarder. La topographie, le temps et l’espace vont devenir les paramètres décisifs.

Il s’agit de faire théâtre de ce monde-là, dans ce monde-là. Pour reprendre Alexandre Koutchevsky, faire théâtre dans ce monde impose de le laisser être, de le prendre comme il se donne, de l’écouter, de le regarder avec toute l’attention poétique nécessaire. Cela requiert du temps de présence, du temps passé à se familiariser avec l’environnement : cette grande muraille de pierre, ses différentes perspectives, ses couleurs, ses odeurs

Pour Corinne Mathou la question n’est pas d’intégrer le Cirque dans la scénographie du spectacle, mais au contraire de s’interroger sur la manière de penser l’espace dans un tel paysage. Amphithéâtre monumental naturel, le Cirque de Gavarnie s’élève en gradins concentriques encadrés par un « cortège de Géants » comme Le Mont Perdu, Le Pic du Marboré, le Taillon… Tels des Dieux de l’Antiquité, ils nous contemplent dans toute leur splendeur. Corinne y voit l’opportunité de refaire du théâtre une offrande, un don à la beauté de l’immensité.

À l’inverse des mises en scène précédentes, elle imagine un dispositif scénique sobre et épuré au sol pour mieux laisser voir le décor naturel : s’incliner devant la grandeur. Un plateau rectangulaire, dans une aire de jeu qui prend en compte les arbres et les pierres. Des comédiens qui circulent et se préparent à vue, à l’orée de talus et de buttes naturelles. Des personnages qui s’aiment et se défient dans un paysage propice au déferlement des forces qui les animent. Jouer Roméo et Juliette à Gavarnie, c’est resituer l’action humaine dans un tout plus large, un tout infini qui nous dépasse.

 

Mais quelle montagne a jamais présenté ces surfaces rectilignes, ces plans réguliers, ces parallélismes rigoureux, ces symétries étranges, cet aspect géométrique ? Est-ce une muraille ? Voici les tours en effet qui la contre-butent et l’appuient, voici les créneaux, voilà les corniches, les architraves, les assises et les pierres que le regard distingue et pourrait presque compter, voilà deux brèches taillées à vif et qui éveillent dans l’esprit des idées de sièges, de larges bandes de neige posées sur ces assises, sur ces créneaux, sur ces architraves et sur ces tours ; nous sommes au cœur de l’été et du midi ; ce sont donc des neiges éternelles or, quelle muraille, quelle architecture humaine s’est jamais élevée jusqu’au niveau des neiges éternelles ? Babel, l’effort du genre humain tout entier, s’est affaissée sur elle-même avant de l’avoir atteint. Qu’est-ce donc que cet objet inexplicable qui ne peut pas être une montagne et qui a la hauteur des montagnes, qui ne peut pas être une muraille et a la forme des murailles ? C’est une montagne et une muraille tout à la fois ; c’est l’édifice le plus mystérieux du plus mystérieux des architectes ;c’est le Colosseum de la nature ; c’est Gavarnie.

Victor Hugo ( 1843 )

A propos d'Alice

La Mission d’un créateur et metteur en scène au Festival de Gavarnie a toujours été de promouvoir, éclairer, à l'aune de notre temps, mettre en jeu et en espace les grandes œuvres universelles ou grands mythes de notre panthéon culturel, à l’image de cette Nature si grande et inspirante.

De Cyrano à Rodrigue, d’Ulysse à Orphée, de Hugo à Cervantès en passant par Corneille, les grands personnages se croisent, traversent l’espace et le temps, les auteurs interrogent la destinée humaine empreinte de doutes et d’espoirs face à l’intolérance, aux préjugés, aux valeurs établies.
L’œuvre de Lewis Carroll, Alice aux pays des Merveilles, est une œuvre universelle dans le sens où elle convoque notre passé et notre futur à travers l’enfance : ce temps essentiel où l’on rêve notre monde, ce monde idéal que l’on veut sauvegarder au sein du monde adulte.

Céline Texier-Chollet, metteur en scène, en fait sa traduction, dans une résonnance à notre époque mais aussi à la place de l'humain confronté au chaos du monde, à l'immensité du site. Vertigineuse mise en abyme.

Enfin une héroïne à Gavarnie au centre de toutes choses. Même si Chimène dans le Cid ou Pénélope dans Ulysse ont existé à Gavarnie, l’homme n’était jamais loin. Ici, une seule Alice, Une seule fille, une seule femme.

Et rien n’est plus d’actualité, comme dit si bien Céline Texier-Chollet, que le portrait d’une femme cherchant à maîtriser sa propre destinée.
Gavarnie saura offrir cet écrin et ce souffle si primordiaux pour nous amener à éprouver nos émotions et nos réflexions dans ce théâtre d’Altitude si cher à tous.

Bruno SPIESSER
Conseiller artistique
Festival de Gavarnie


L'Histoire - l'intention

Alice a 30 ans, elle se perd, quelque part en montagne. Elle s'endort. Son rêve, qui parfois devient un cauchemar, lui fait trier les informations, pour pouvoir appréhender au mieux, le présent. Elle rêve d'être grande, vieille, elle aspire encore à être petite, elle voudrait aussi être là, ici, comme elle est.
C'est une fille, et ça, tout ce qu'on pourra dire dans le monde de la vie véritable, ce n'est pas facile, c'est encore moins facile pour une fille... Un peu plus faible, un peu moins forte. Ah bon ?
Dans son rêve, les personnages se fondent, se confondent, et Alice tombe, dans un terrier sans fin, dans une histoire sans queue ni tête, dans un pays pas si merveilleux, dans un endroit limite fréquentable. Un labyrinthe : son esprit. Tout le monde est double, triple, y compris elle. Elle est même dix, de temps en temps. Parfois, un personnage singulier, lui parle. A-t-on le temps de grandir comme il faut, a-t-on le temps de savoir qui nous sommes, avant que tout soit fini ? A-t-on le droit de décider de sa vie, vraiment, pour de vrai, fille ou pas fille ?
Sur l'eau calme voguant sans trêve, qu'est notre vie sinon un rêve ?
Pas besoin de réécrire Alice de Lewis Caroll, lui peignait une fille de son temps, dans une société particulière. C'est exactement ce que je m'emploie à faire, en reprenant l'imaginaire lié à l'univers d'Alice, je veux peindre le portrait d'une femme de notre temps, d'un humain qui doute, qui se pose des questions et qui voudrait être maîtresse d'elle-même. Devenir sa propre reine. Voilà ce en quoi je crois et je m'appuie sur l'univers de l'auteur pour le faire.
Le théâtre, le spectacle vivant doit, pour moi, remettre au présent ce qui arrive à l'Humanité, et ce n'est pas toujours "joli", il est là l'endroit, de l'autre côté des merveilles, où l'on dissèque ce que notre esprit façonne.
En m'appuyant sur une scénographie liée au temps qui passe : une grande horloge, une végétation qui a pris le dessus, et sur un univers de chimères : des homards qui dansent, des poissons qui passent, un dragon qui repasse... des bulles... un oreiller géant... Bref, en m'appuyant sur des images fantasmagoriques, c'est bien du Ici et maintenant dont je veux parler, à tous.
Alice, dans ma version, est multiple, tout le monde devient Alice, tout le monde devient un chat, à l'endroit (et à l'envers) des rêves, chacun pourra trouver sa petite histoire dans la grande.

Céline Texier Chollet Septembre 2019

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Alice ou la petite fille qui deviendra grande

La place de la fille, de la femme dans le monde de Lewis Caroll est propre à son époque. Une femme qui met en scène cette "soi-disant" petite fille ne peut pas ne pas réfléchir avec son temps. On parle d'égalité, de "frater"nité, de liberté. Fille ou non, comment faire pour que la voix s'entende, dans l'immensité du reste. Faire bouger une conscience, deux, plusieurs, voilà bien à quoi s'emploie le spectacle vivant, à mon sens, voilà bien la mission que je donne à "mon" Alice. C'est mon imaginaire qui parle, mais c'est bien avec mon siècle que je veux en découdre. Naïvement, je trouve que de parler d'égalité, c'est déjà dépassé.
Cela devrait être un acquis. Et que la question ne se pose plus. J'adresse et dédie mon spectacle aux femmes qui se sont battues et qui se battent encore, pour mes droits, et revendique ce spectacle comme un moyen de réflexion pour tous les humains de mon temps, pour les générations futures, anciennes, et surtout présentes. Je n'ai ni réponse, ni solution, cependant je crois que mon travail, peut faire avancer, même à petite échelle (c'est le cas de le dire), nos réflexions sur notre mode de fonctionnement humain. Je ne fais que poser encore d'autres questions, et c'est à mon sens le travail de l'artiste, s'interroger ensemble.

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Le rêve ou le cauchemar, la réflexion a un allié de taille: l'imaginaire

Le site de Gavarnie est enchanteur, certes, il peut faire un peu peur aussi.
On se sent tout petit face à la montagne, mais ce décor décuple aussi nos forces pour le gravir. Alice, la petite, doit escalader son rêve, déplacer des montagnes pour arriver à ce qu'elle doit être. Comme chacun d'entre nous. Regarder le bord du précipice, trouver les bonnes accroches, pour grimper, un peu plus haut, toujours.
C'est sur ce principe que j'allie ma réflexion autour de grandir, vieillir, devenir son propre roi, sa propre reine, et des images fantasques, bizarres et chimériques. Se questionner, réfléchir (de l'autre côté du miroir) n'empêche ni la drôlerie, ni l'humour, ni les images saugrenues et improbables. J'utilise la scénographie pour amener à la réflexion l'écrin qu'elle mérite, quelque chose de beau et de complexe comme une horloge, comme un esprit humain : en somme, de la belle mécanique.

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